La période du confinement liée au COVID-19 suscite des questions de la part des clients qui potassent le blog et ses articles….
Donc aujourd’hui, on va parler du gréement et du réglage du pataras.
Le montage du pataras :
Le pataras du Mojito 888 est réglé par une cascade avec des renvois au niveau des assises barruer (babord et tribord)
Le pataras principal du Mojito 888 (en dyneema) se termine par un anneau à friction que l’on voit en haut du schéma ci dessous.
Ensuite, nous avons une triple cascade en dyneema (en orange sur le schéma) qui est reprise par un palan.
Le réglage initial :
Au moment de la livraison du bateau, notre fidèle gréeur (Cornouaille Gréement) s’occupe de régler le mât.
Il a pour contraintes :
- le mât que Selden a réalisé sur les spécifications de l’architecte Pierre Rolland
- un réglage du cintre du mât qui est que ce dernier ne doit pas dépasser un demi-profil du mât.
Donc une fois le mât en place, notre gréeur va s’occuper de régler le gréement.
En fait sa préoccupation sera, en réglant les galhaubans (V1, V2, V3), bas haubans (D1) et inters (D2), que le mât soit bien vertical et droit (latéralement) et que le cintre du mât soit harmonieux (longitudinalement).
A noter que le cintre permanent du mât , tout comme sa quête initiale ne dépendent pas du pataras. Ce sont uniquement les réglages des haubans qui influent sur ces paramètres.
La quête du mât (son inclinaison vers l’arrière) est définie par l’architecte. Elle découle de la longueur de l’étai et du réglage du ridoir associé (réglage à mi-course). Cette quête a été ajustée après des essais sur les premiers 888 afin d’obtenir un bateau globalement équilibré et c’est vrai qu’elle est assez marquée.
En mer :
Sous l’effet du vent, de l’allure et des mouvements du bateau, le mât va travailler (vous, vous profitez !). Vous n’aurez pas grand chose à régler au niveau gréement hormis le pataras.
A noter cependant que la tension de drisse des voiles est également un paramètre de réglage :
- petit temps : on peut relacher la tension sur le guindant des voiles. Cela favorisera le creux et donc la puissance des voiles.
- brise : on étarque bien la tension de drisse de la voile d’avant et de la GV.
Le pataras a pour fonction de contrôler le cintre du mât. En effet, si dans le petit temps (<10 nds) le pataras peut rester souple (au point de permettre à la latte de pataras de jouer son rôle en écartant le pataras de la chute de grand-voile au virement de bord), dans la brise, il va falloir utiliser ce pataras.
Dans la brise, au près :
- la poussée dans la voile d’avant va avoir pour effet de cintrer l’étai. Pour contrer cela, on raidit le pataras qui va mettre en tension l’étai et réduire son cintre.
- de manière concomitante, la tension sur le pataras va accentuer le cintre du mât : ceci a pour conséquence recherchée, de réduire le creux de la grand voile et donc sa puissance.
Dans la brise, au portant :
Comme nous sommes sur un bateau plutot fun, on peut se permettre de tenir le spi ou le genaker avec pas mal de vent. Au portant, le mât n’est pas tenu sur l’arrière par la grand voile qui est peu ou prou débordée.
- Le genaker, que l’on utilise de manière optimisée de 60° à 130° du vent sollicite beaucoup le mât latéralement mais aussi longitudinalement et le pataras permet de bloquer le mât pour éviter son inversion (la tête de mât part vers l’avant… et le mât peut suivre….)
- Le spi, qui sera utilisé sur des allures plus ouvertes (90° jusqu’à 180 °), sollicitera davantage le mât longitudinalement que latéralement et dans la brise, le pataras doit là encore être raidi.
Pour résumer :
- Petit temps (<8 nds) : le pataras est mou (la latte de pataras permet d’écarter ce dernier).
- Médium (<18 nds) : la pataras est raidi : on ne joue pas encore sur le cintre du mât.
- Brise (>18 nds) : on blinde le pataras (*).
(*) : ca veut dire qu’on étarque au maximum le réglage du pataras et quand on peut plus, on reprend encore 10 cm sur le bout !
Nota 1 : Après une sortie dans la brise, pensez à relacher le pataras mais aussi la tension dans la drisse de la voile d’avant.
Nota 2 : vous êtes nombreux à m’avoir alerté sur le fait que dans la brise, le bas-hauban sous le vent est mou : c’est normal ! La compression du mât est telle que la tension, sur le bas-hauban sous le vent, est réduite.
Pour ceux qui souhaitent creuser davantage ce passionnant sujet, SELDEN a rédigé un très bon manuel consultable ICI.
5 commentaires
Encore merci pour ces tutos très informatifs qui font du bien à notre imaginaire…
Bonjour Pascal
Merci pour tous ces bons conseils.
Nous allons devenir de fins régatiers.👍⛵️
Mais c’est bien l’objectif ! Que vous soyez tous en mesure d’exprimer le potentiel de votre bateau pour votre plus grand plaisir !
Bonjour Pascal
Merci pour tous ces tutos que l’on a hâte de mettre en pratique.
Quand tu parles de blinder le pataras dans la brise » ça veut dire qu’on étarque au maximum le réglage du pataras et quand on peut plus, on reprend encore 10 cm sur le bout ! »,
je pense qu’il faut faire quand même faire attention car le palan du pataras est surpuissant et à force d’étarquer celui ci,le mât peut se cintrer au point de détendre l’étai et voir
l’enrouleur de foc se déformer en « S ».
Ceci m’est arrivé avec des équipiers régatiers qui ne juraient que par le blindage des drisses et écoutes !
Sinon des petits tutos sur l’électronique pourraient être interressantsBon confinement à tous!
Bonjour,
Il y a déjà un tuto sur l’électronique et électricité à bord : souhaites tu que des points particuliers soient complétés ? Je dois sortir un tuto sur le pilote bientôt.
Pour ce qui concerne le pataras… le profil du mât est costaud !
Bon confinement également !