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Grand Voyou est le Mojito 888 N°14 qui est parti de Concarneau pour rejoindre son port d’attache en Méditerranée.

Jeudi 06 juin

Bonjour Pascal et Denis, et les autres…
La descente de Grand Voyou se poursuit tranquillement, l’étape  de mardi 6 juin  au départ de la Corogne  nous à proposé beaucoup de houle assez forte 5 m et plus, le tout associé à très peu de vent. Cette journée à  été fracassante pour nos  organismes: l’ascension sans cesse de ces montagnes russes, les claquements perpétuel de la bôme et le moteur quasi en permanence nous ont fait renoncer à poursuivre une navigation de nuit. Nous avons même fini par affaler la grande voile.  Nous nous sommes réfugiés à Port Muxia un peu avant cap Finistere . 50 Mn parcourus seulement, mais un petit port très accueillant , l’entrée n’est pas évidente la houle déferle partout autour mais on a fini par trouver la passe et bénéficier une nuit au calme bienvenue.
Mercredi  7 juin départ de Port Muxia, le vent du nord est enfin là de 10 à 13 nds une belle journée de voile. Quasiment plein vent arrière, Grand voile et Genaker tangoné en ciseaux pendant 6 h car il y a encore trop de houle pour que l’on puisse établir le spi symétrique. Le cap Finister est avalé en compagnie de 2 voiliers de 15 et 13 m avec lequel Grand Voyou fait mieux que de rivaliser. La navigation est super, la moyenne de la journée est de 6nds le moteur n’a pas tourné. Les empannages n’ont plus de secret pour mon équipière qui brasse et winche au fil des manœuvres. Nos organismes vont mieux, le sourire est revenu sur le visage de Bénédicte et le plaisir de naviguer est là. En prime la houle se calme nettement dans l’après-midi on peut se restaurer à bord dignement car la stabilité est revenue. Le vent monte à 14 nds en fin de journée pour un dernier bord Grand largue magique qui nous dépose à Porto Pedras Negras, un micro port face à l’île de Ons.
A Bientôt pour notre arrivée au Portugal comme on dit en Catalan Bon Vent y Barca nova.
Bénédicte et Jean Michel

Jeudi 08 juin

 Porto Pedro Negras / Podova 87Mn.
Le départ très tôt de ce charmant petit port, 50 anneaux tout au plus, un abri mignon, attachant comme on les aime. Grand Voyou s’est extrait sans bruit dans le matin frais. Nous sommes partis traçant derrière nous une ligne éphémère sur ce miroir d’eau. La météo prévoyait pétole, le reservoir et les nourrices de gasoil étaient pleins mais nos estomacs vides.
Nous entamons un petit déjeuner en extérieur tout en traversant  le Ria de Ponté Vedra, nous louvoyons  entre les îles qui semblent encore endormies mais se reveillent elles vraiment ? Nous sommes sur la plus belle des terrasses qui soit.
En sortant du Ria, nous retrouvons un filet d’air , le temps est couvert mais la température douce. Nous déroulons le genaker en soutien du moteur. Vigo regarde passer ce drôle d’équipage, nous sommes seuls sur l’eau à l’exception de quelques petits pêcheurs. J’imagine quelques curieux à leur fenêtre nous regarder passer depuis la côte…
Le vent du nord se lève tout doucement, la houle est encore présente mais plus modérée lorsque l’on reprend le large . La Grand voile est installée en ciseaux avec le genaker , une configuration confortable qui nous permet un cap direct.
Nous descendons avec cet attelage voile moteur et ce n’est qu’en début d’après midi que nous demandons à Monsieur Yanmar ( notre moteur) d’aller faire la sieste . Il restera silencieux jusqu’à l’arrivée.
Le vent forcit progressivement de 11 à 20 Nds , nous avons abandonné le ciseaux pour empanner et tirer des bords  de vent arrière.
Faire passer le genaker d’un bord à l’autre pendant l’empannage tout en restant dans le cockpit est une manœuvre que Benedicte et moi maîtrisons maintenant très bien. Nous l’avons même fait par 20 nds de vent, une première !!!
L’étape est Marathon ; les dernières heures sont interminables. Nous louvoyons entre des centaines de palangrotes depuis une heure essayant de conserver notre cap. Juste avant de rentrer au port alors que nous avions remis le moteur en route,  nous entendons un bruit sous la coque, malgré nos précautions, nous avons accroché une palangrote…
Nous la tractons quelques secondes priant pour que le bout ne se prenne pas dans l’hélice. On met au point mort puis une délicate marche arrière nous libère de ce piège. On a eu chaud ; je n’avais pas très envie  de plonger dans l’eau froide, le couteau entre le dents pour en découdre avec un bout pris dans  l’hélice.
Il est 21 h, heure du Portugal (il y a une heure de décalage avec l’Espagne). Le pavillon espagnol avait été affalé provisoirement au profit d’un pavillon portugais flambant neuf. Il flottait fièrement depuis quelques heures sous notre barre de flèche tribord.
Nous pénétrons enfin dans la marina moderne mais quasi déserte de Podova. Cette station balnéaire située à 15 Mn au nord de  Porto, se présente comme un immense front de mer en béton très touristique et assez désertique en cette saison. Immeubles, route littorale, plage jonchée de bars de nuit et de club de plage.   Derrière cette façade d’apparat se love un centre ville plus bucolique.
Des rue pavées de porphyre, des boutiques sans véritable vitrine que l’on découvre au fur et à mesure de notre progression. La marina est loin de tout et c’est l’occasion d’utiliser nos trottinettes.
Elles nous facilitent l’avitaillement, la découverte d’un sympathique marché et de refaire  le plein de gasoil. La station service du port étant Hs.
Les Portugais nous regardent avec curiosité ; un couple de quinca en trottinette, sac à dos et nourrice rouge en bandoulière , qui cahotent sur les pavés…
Mais revenons sur notre appontement, tout était prêt: 6 amarres et 6 pare-battages à poste. Pas de Bosco mais une place libre, large et  face au vent. À priori tout se présente bien ! Cependant une plaisancière se propose pour aider à l’amarrage ce qui perturbe un peu nos automatismes…Je suis à la manœuvre, Bénédicte une amare à la main, sur tribord , accrochée au hauban,  en stand by , prête à sauter sur le ponton. J’annonce à Bénédicte: « vas y, quand tu peux »… elle n’a sûrement pas compris ni entendu la deuxième partie de la phrase…!!! En effet dans la seconde qui suit, voici ma Bénédicte qui se baigne dans l’eau du port profitant des 50 cm d’espace entre Grand Voyou et  le ponton. Avec l’énergie du désespoir, elle finit pas se hisser sur le ponton. Je la retrouve meurtrie et toute mouillée !!! Elle s’en tire avec une jolie frayeur et un énorme hématome de 20 cm de diamètre  derrière la cuisse.
Moralité,  trop d’anticipation tue l’anticipation !!!
La marina est un bel exemple d’une parfaite gabegie. Les installations  sont démesurées ne répondent à aucun besoin. L’entretien n’est plus assuré depuis bien longtemps, le personnel trop nombreux est totalement inefficace. Son positionnement excentré par rapport à la ville et son surprenant accès par la zone de technique de carénage s’ajoutent à la liste des aberrations.
Un exemple de ces inepties: les accès aux portes des toilettes et des passerelles se font par reconnaissance digitale ; mais si vous arrivez après 18h c’est un vigile qui vous accompagnera faire votre pipi.
Ces portes à ouvertures digitales sont couplées à des vérins qui poussent à grand peine de magnifiques portes en inox. Cependant 20 secondes seront nécessaires pour les entrouvrir, une éternité. Le progrès oui mais pour quel avantage ?
La maison de la Bacalao nous reçoit pour un repas gargantuesque, heureusement que nous avions commandés qu’une demie-dose;  impossible de venir à bout de portions gigantesques. Le long retour en trottinette par le frond de mer nous fera digérer.
Bref après une nuit au calme nous larguons les amarres en direction de Figuera del Foz.
À bientôt pour de nouvelles aventures Bénédicte et Jean Michel !
Mercredi 14 Juin
Des News, il y a deux jours en accostant , notre hauban bâbord à été arraché dans le port de Péniche. Ce port de pèche est très venté et dépourvu de tout confort. Impossible de trouver un Magasin d’accastillage. (Avant). Le mat est resté debout mais le ridoir est cassé. Nous avons compensé avec 4 drisses frappées sur bâbord, plus un montage maison.  (Après réparation provisoire). Impossible de naviguer à la voile dans ces conditions, aussi nous avons rejoins Cascais près de Lisbonne au moteur. Aujourd’hui , nous avons loué un scooter et nous arpentons  Lisbonne à la recherche d’une pièce de remplacement.. Nous avons trouvé quelque chose et nous octroyons une pause gustative devant la statue à la gloire du Portugal et la tour du Belem.
Bon on vous laisse on va tenter la réparation cet après-midi.
Salut à tous. Bénédicte et Jean Michel.
Jeudi 15 Juin
Apres notre incident de Péniche où il était  impossible de trouver un magasin d’accastillage, nous décidons de faire  une réparation de fortune et de rejoindre au moteur Cascai tout près de Lisbonne. 7h 48 Mn tout de même sans voile c’est long.
Nous sommes contents d’être arrivés, ma réparation de fortune à bien tenue. Un point technique pour les connaisseurs. Nous avions cassé le ridoir du hauban extérieur bâbord. Conséquence le mat n’est plus tenu sur bâbord que par le petit hauban.  J’ai d’abord affalé le genaker pour réduire le poids en tête de mat. J’ai ramené et frappé les drisses spi et balancine de tangon sur bâbord pour compenser le câble cassé. J’ai repris depuis la cloison du ridoir Hs, deux petits ridoirs et deux manilles dénichés dans ma caisse inox. J’ai pu ainsi remettre une relative tension sur le câble en espérant que la cloison du ridoir ne cede pas dans la houle qui nous a balancé pendant 7h.
J’ai complété ma répartition de fortune en organisant une tension de la balancine de bôme, étarquée  avec l’écoute de Gv et chariot ramené à fond sur bâbord. Enfin le pataras a été repris en soutien. Ça a marché!
Soulagement quand la passe de Caiscai est franchie. La marina est superbe, la baie magnifique. Il fait chaud, les équipements sont au top et la ville splendide. Depuis que nous sommes arrivés , une compétition internationale de Finn nous offre le balai d’une centaine de régatiers  qui nous régalent à chaque départ et arrivée .
Le lendemain, nous louons un scooter et passons toute la journée à la recherche de la pièce cassée. Rien sur Caiscai, rien sur Lisbonne, les vendeurs ne disposant que d’un accastillage avec des pas utilisant une unité métrique.  Or nous avons besoin d’un pas en Inches, en désespoir de cause, nous appelons au secours Pascal chez IDB Marine qui nous rassure et qui nous sauve en expédiant en urgence le précieux ridoir. Chapeau bas!
En attendant  le précieux colis, Bénédicte dévalise les boutiques de Caiscai pour les commerçants locaux, une aubaine!

À bientôt pour de nouvelles aventures.

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2 commentaires

  1. Début d’aventure anecdotique, j’ai apprécié la lecture accompagné de mon café matinal. On voyage aussi. C’est ça la famille des malangos, non seulement se sont de supers bateaux mais derrière il y a une superbe équipe qui assure.
    Merci encore à Pascal et à Denis.
    Bonne continuation
    Pascal
    Seasun malango 8.88 n• 4

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