La démarche éco-construction du Virgin Mojito 888 ne serait pas allée à son terme sans une réflexion sur la propulsion…
Avec l’arrivée et la démocratisation des batteries Litium, les solutions de propulsions électriques sont de plus en plus pertinentes et intègrent maintenant des capacités d’hydrogénération.
Idbmarine a fait le tour des solutions possibles pour le Mojito 888 et nous sommes en mesure de proposer une solution électrique pour la propulsion des Virgin Mojito 888 avec le concours de 3 partenaires techniques que sont Transfluid qui diffuse les produits BellMarine, Batterie Marine Diffusion qui diffuse les batteries Powerbrick et BSI qui diffuse les hélices Gori-propeller.
Le principe est simple :
- le moteur diesel est remplacé par un moteur électrique de puissance utile similaire.
- le réservoir de gasoil est remplacé par une ou deux batteries Lithium 48V permettant une capacité de 3.69 kwh à 10.20 kwh
- Le moteur électrique fonctionne en mode régénération lorsque le voilier est sous voile.
- Les batteries du moteur électrique servent à la fois la propulsion et aux servitudes bord via un convertisseur DC/DC.
Le tableau ci dessous récapitule les principaux points de comparaison :
Face à la solution diesel, l’équivalent électrique est en fait le Drivemaster 7A.
Même si la puissance affichée est de 7 KW, vu le couple du moteur électrique, cela équivaut à la puissance du diesel (les 10 Kw sont délivrés à 3500 tr/mn…)
Ensuite vient la question de l’autonomie :
- En choisissant le Drivemaster 7A, avec une batterie 48V / 72 AH, l’autonomie sera d’environ 2h à pleine puissance et de 3 h à allure réduite.
- En choisissant le Drivemaster 7A, avec une batterie 48V / 105 AH, l’autonomie sera d’environ 3h à pleine puissance et de 4 h à allure réduite.
Avantages /inconvénients
Un petit tableau permet de récapituler cela :
Mojito 888 | Propulsion diesel | Propulsion électrique |
Forces | Autonomie Coût d'acquisition | Silence - Pas de vibrations Couple élevé Démarrage instantanné Zéro émission C02 Hydrogénération sous voile Entretien réduit Pourvoit à l'énergie bord Optimisation poids |
Faiblesses | Entretien régulier coûteux Bruyant - Vibrations Poids Encombrement Odeurs Polluant Nécessite 1 ou 2 parcs batteries | Coût d'acquisition Autonomie Ne chauffe pas l'eau du bord (si option chauffe eau) |
Que manque t il ?
Autour de ce système de E.propulsion, il faudra prévoir (comme pour la solution diesel) :
- Un chargeur de quai qui permettra de recharger la batterie lithium en 48 V et d’avoir du 220 V à bord. (Cristec fait cela trés bien)
- Une batterie 12V pour le guindeau / groupe hydraulique car l’appel d’intensité exédera la capacité du convertisseur DC/DC du système Drivemaster.
- Idéalement un panneau solaire.
Que choisir ?
En fait tout dépend comment on navigue.
Typiquement pour un voilier en location qui doit être impérativement rentré à date et heure fixe, la solution diesel assure un retour quasi infaillible.
Ensuite cela dépend des performances véliques du bateau : le Mojito 888 est plutôt efficace dés 5 nds de vent.. donc l’usage du moteur peut être limité et le temps de régénération sous voile efficace.
Ensuite vient l’aspect économique : pour environ 3 500 euros TTC de plus qu’une solution diesel, la solution » Drivemaster 7A + PowerBrick 48/105 » me semble le bon compromis et c’est celui pour lequel j’opterais personnellement.
Documentation :
7 commentaires
Bonjour Pascal,
Bonne année 2022 à toi, Denis et à toute l’équipe !
C’est clairement une solution d’avenir. Je ne dois utiliser le moteur de Loarwenn plus que 2 – 3 heures d’affilée sur qu’une à 2 fois par saison, pour faire route par calme plat. Et le reste du temps, je l’utilise dans les pires conditions pour un diesel, c’est-à-dire pendant 10 à 15 minutes pour entrer ou sortir d’un port.
Des hélices repliables sont-elles compatibles avec la fonction régénération ? Comment passe-t-on dans ce cas de la position propulsive à la position repliée ? Dans le cas d’une hélice bec de canard, faut-il initialement la faire tourner avec le moteur pour amorcer le déploiement ? Ou faut-il utiliser des hélices à mise en drapeau, de type Max Prop ou Kiwiprop par exemple ?
Amitiés,
Philippe
Bonjour Philippe,
La solution proposée repose sur une hélice gori-propeller tripale repliable. En position repliée, elle a suffisamment de trainée pour entrainer le moteur électrique et générer du courant.
Amitiés
Pascal
Bonjour Pascal,
Meilleurs Voeux 2022 à l’équipe IDB!
Intéressant comme option et bien expliquée avec l’analyse de + et des – .
L’hélice tripale lorsqu’elle est repliée fait donc office d’hydrogénérateur permanent dés que l’on atteint une vitesse suffisante sous voile, cela peut donc aussi répondre aux besoins de consommation électrique général du bord. Plutôt pas mal.
Sur la propulsion électrique proposée, dispose t’on d’un réducteur/inverseur comme pour un moteur conventionnel ?
On imagine aussi que l’option chauffage à bord ne serait pas possible à moins d’avoir un petit réservoir de GO en plus?
Merci par avance pour les précisions,
Bien cordialement,
Brice Robinson
Bonjour Brice
Bonnes année 2022 à toi et tes proches également.
La marche arrière en électrique est plus simple qu’en diesel…. le moteur électrique change de sens de rotation…
En effet pour le chauffage bord, il faut penser à un reservoir spécifique du coup !
Bien cordialement
Pascal
OK merci Pascal. C’est comme sur une propulsion électrique de plus gros navires où les moteurs électriques sont réversibles, les manœuvres doivent gagner en souplesse. Tu as quand même un réducteur ou bien c’est une connexion à l’arbre en direct 1:1?
Sinon je pense qu’il y a une petite erreur dans ton tableau, l’autonomie pour la version Drivemaster 7A + PowerBrick 48/105 doit plutôt être de 3h au lieu de 2h (comme pour la version 72 Ah) non?
Quand est prévu la sortie du premier Mojito 888 en propulsion électrique?
Bien cordialement,
Brice
Bonjour Brice
C’est une connection directe qui est prévue.
En effet il y a une coquille dans le tableau… je vais corriger !
Quand au premier Mojito 888 électrique je compte sur toi !
Bien cordialement
Bonjour Pascal, cela me ferait plaisir et j’y travaille….mais encore trop tôt pour moi pour figer un calendrier… En tout cas c’est super d’investiguer ce type d’option à mon sens très pertinente lorsque l’on est pas demandeur d’une grosse autonomie au moteur. Lors de ma visite au salon de Paris, j’avais vu le stand BellMarine, j’avais trouvé leurs solutions techniques notamment d’hybridations flexibles assez créatives, notamment par rapport à Torqueedo qui, à mon goût, offre des solutions en comparaison plus figées et sans doute assez chères au final. Pour tout te dire après ma visite au salon j’avais même un peu imaginé ce que vous proposez en essayant d’estimer ce que la donnerait en parc batterie, et je me demandais comment faire la regénération! C’est bien j’ai la réponse ! Pouvoir bénéficier d’une régénération suffisamment performante à la voile sans avoir à réinvestir dans d’autres options couteuse de type hydrogénérateur, rajouté à tous les avantages de la propulsion électrique : souplesse, silence, entretien simplifié, poids réduit, pour moi il n’y a pas photo, c’est ce que je prendrai!
Bonne continuation
Brice